L’oeuvre de Mohamed Khan
Né au Caire en 1942, il a étudié le cinéma à Londres, a travaillé comme : assistant réalisateur à Beyrouth, en 1964 et 1965, puis de retour en Angleterre, il a publié deux livres, l’un sur le cinéma égyptien, l’autre sur le ,cinéma tchécoslovaque. Revenu en Egypte en 1978, il v a tourné son premier long métrage et il est devenu le chef de file de la génération des années quatre vingt. Ses personnages sont généralement des êtres en marge de la société, essayant de sortir de leur condition misérable, et l’action se déroule dans les rues grouillantes du Caire. Son regard sur la ville est très original : le lieu devient vivant, un personnage à part entière. Son oeuvre contribue à l’évolution de la veine réaliste, à laquelle il appor te une part importante de tendresse et de poésie. Plusieurs de ses films (il en a réalisé plus :de vingt) ont été primés dans des festivals internationaux : Carthage, Valence, Nantes.
L’épouse d’un homme important
Egypte – 1988 – 1h54 – couleurs Réalisation : Mohamed Khan Scénario: Raouf Tewfic Image: Mohamed Ahmed Musique: Georges Kazazyan Interprétation: Mervat Amin Ahmed Zaki, Ali Ghandour, Nahed Samir Le mari de Mona est chargé des services de renseignement auprès de la sécurité générale de l’Etat. Il manipule son épouse, étudiante à l’université, qui lui transmet innocemment des renseignements sur les étudiants.
L’oeuvre de Salah Abou Seif
Né au Caire en 1915, il est embauché, après ses études de commerce, comme employé administratif dans une usine de textiles. Passionné de cinéma, sa rencontre avec le réalisateur Niazi Mostafa, venu tourner un docu mentaire sur l’usine, lui donne sa chance comme assistant réalisateur en 1934. II assiste également Ramai Selim en 1939 sur le tournage (le La Volonté. Après quelques courts métrages, il réalise son premier long métrage en 1945. Sa première ouvre importante, Ton jour viendra, date de 1951 : le scénario, très libre adaptation de Thérèse Raquin de Zola, est écrit avec l’écrivain Naguib Mahfouz. Cette collaboration s’est poursuite pendant plusieurs années et a donné naissance entre autres, à Mort parmi les vinants en 1960 et à Le Caire 30 en 1966. Salah Abou Seif est le vrai bâtisseur du cinéma réaliste, non seulement en Egypte mais dans le monde arabe ; il a su porter un regard lucide sur les contradictions politiques et sociales de la société égyptienne depuis un demi-siècle, en prenant toujours parti pour les plus démunis. Cet artiste du peuple, né dans un quartier pauvre à la périphérie du Caire, a su créer un cinéma populaire qui soit aussi un cinéma d’auteur et qui fasse basculer les normes établies du modèle américain pour construire un véritable cinéma national égyptien. Plusieurs de ses films ont été présentés dès les années cinquante dans les festivals internationaux (Cannes, Berlin, Venise, Moscou…) et des rétrospectives (Salah Abou Seif est décédé en 1998) lui sont régulièrement consacrées un peu partout dans le monde.
L’oeuvre de Yousri Nasrallah
Né au Caire en 1952, il y fait des études d’économie et dé sciences politiques, puis entre en 1973 à l’Institut du Cinéma. En 1978, il part à Beyrouth où il devient critique de cinéma et travaille en 1980 comme assistant réalisateur sur La Mémoire de Youssef Chahine et assistant de production sur le film allemand, Le Faussaire, de Volker Schl?ndorff. Revenu au Caire, il devient le premier assistant de Youssef Chahine sur Adieu Bonaparte (1985) et Alexandrie encore et toujours (1990). Entre ces deux films, il tourne en 1988, son premier long métrage, produit par Chahine : vols d’été, qui inaugure la quinzaine des réalisateurs à Cannes et fait le tour des festivals de cinéma où il obtient de nombreux prix. Son second filin, Mercedes, coproduit par Chahine et la Sept en France, est très remarqué par la critique. Il réalise en 1995 un documentaire intitulé : « A propos des garçons,des filles et du voile » , sur la jeunesse égyptienne d’aujourd’hui.
Vols d’été ( Sariqât sanfinnah)
Egypte – 1988 – 1h42 – couleurs Réalisation: Yousri Nasrallah Interprétation: Abla Kamel, Menha Batrawi , Chawki Chamekh juillet 1961, Nasser proclame les Lois Socialistes de Juillet. Nationalisations et réformes agraires. Une famille égyptienne touchée de plein fouet par ces nouvelles mesures, se dévoile dans ses contradictions.
Mercedes ( Marsidès)
Egypte, France 1993 – 1h48 – couleurs Réalisation et scénario: Yousri Nasrallah Image: Samir Bahzan Musique: Mohamed Nouh Interprétation: Yousra, Zaki Abdel Wahab, Seif Eddine, Abla Kamel, Taheya Karioka Lors d’une soirée bourgeoise au Caire, la belle `Warda a le coup de foudre pour tut diplomate africain, Apprenant qu’elle est enceinte, sa mère l’oblige à épouser au plus vite un riche et vieil égyptien pour sauver l’honneur de la famille. Heureusement, l’enfant que Warda met an monde n’est pas noir. Seuls ses cheveux blonds trahissent quelque plaisanterie génétique. En mémoire (le son amant de passage, Warda appelle son fils Noubi, ce qui veut dire « le nubien ». Celui-ci passe une jeunesse tumultueuse et idéaliste.
L’oeuvre de Youssef Chahine
J’aime le Caire. Si profondément, que quand on me pose la question » Comment? « , je me retrouve cherchant mes mots. Les moments les plus doux de mon existence, les vers les plus beaux que j’ai connus. Gomment je t’aime, laisse-moi énumérer les manières. Est-ce les innombrables vestiges ? Fabuleux ! Ton Nil généreux., Ton soleil resplendissant ? Aussi… comme un Français aime Paris ? Evidemment Mais moi… tu vois, moi, c’est les gens que j’aime. Pas les pierres. J’aime leur bonté, leur humeur. Oui, le peuple égyptien est croyant. Mais loin d’être fanatique. Il a le génie d’accoupler vie et Dieu. N’est-ce pas là l’amour à deux ? Ou même plus ? Autrement, comment pourrais-je aimer 22 millions de personnes en même temps ? Toute une capitale. J’aime ceux qui aiment vivre sans déranger l’autre et en vivant à six, coincés dans quatre mètres carrés… on apprend à attendre l’autre. A le comprendre.Surtout à l’aimer. A l’aimer. Né à Alexandrie en 1926, il a fait des études de cinéma aux Etats-Unis. De retour en Egypte, il tourne son premier film, Papa Amine en 19)0. En 1958, il signe son premier chef-d’oeuvre, Gare centrale, tourné en totalité dans la gare du Caire. Malgré un échec cuisant lors de sa sortie en salle, ce film est devenu depuis mi classique du cinéma égyptien. La conscience politique de Chahine se forme graduellement. Elle est à l’origine (le deux films nationalistes, Gamila l’algérienne (sur la résistance algérienne face à l’occupation française) et Saladin (le héros arabe contre les croisés). ,!ayant subi maintes tracasseries de la part de l’administration égyptienne, il s’exile au Liban en 65, où il tourne deux films avant de revenir en Egypte en 68 pour tourner la première coproduction égypto-soviétique. Un jour le Vil, qui évoque l’amitié entre les deux pays à travers l’édification du barrage d’Assouan. En 1969, le chef-d’oeuvre La Terre est un hymne au fellah égyptien, d’un lyrisme proche des grands maîtres soviétiques. Les années soixante-dix voient Chahine s’interroger sur les problèmes de la société égyptienne contemporaine, dans Le Choix et Le Moineau. Sa consécration internationale a lieu à Berlin en 1979 où il obtient l’Ours d’Argent pou Alexandrie. pourquoi ?, premier volet d’une trilogie autobiographique comprenant aussi La Mémoire et Alexandrie encore et toujours. En 1994, il tourne sa quatrième coproduction avec la France : L’mmigré, librement inspiré de l’histoire biblique de Joseph. Ce film, qui constitue son plus gros succès en Egypte, lui vaut les foudres de certains extrémistes religieux et son film est interdit. Chahine gagne finalement son procès contre ses détracteurs.
Youssef Chahine est un cinéaste par nature insaisissable : il a abordé à peu près tout ce que le cinéma compte de genres, sans jamais se laisser enfermer dans aucun d’entre eux. (…) Il a parcouru a lui seul, toute l’histoire du cinéma, passant du primitif à un certain classicisme, puis s’ouvrant à la modernité avant d’inventer sa propre forme, parfaitement inédite, puis, en une boucle vertigineuse, de revenir à l’origine même de la représentation avec L’Emigré. (…) En définitive, le monde de Chahine est par essence multiple, traversé de courants contradictoires, ouvert aux bruits du monde, attentif au mouvement des choses. (…) Le cinéma-monde de Chahine est celui de la polyphonie. Le mélange de tous les sexes, de toutes les religions, (le toutes les langues dans l Alexandrie natale. Et l’entrelacs incroyable des rues du Caire. Par : Thierry Jousse, Les Cahiers du Cinéma Films présentés au festival Travelling : Adieu à ton amour C’est toi mon amour Gare centrale Un jour… le Nil Adieu Bonaparte Le sixième jour Alexandrie encore et toujours Le Caire raconté par Chahine L’émigré Le destin L’autre La mémoire