Ecrire et prononcer correctement en Arabe

Oct 28, 2020 | Apprentissage arabe, Didactique

Ecriture correcte et phonétique de l’Arabe

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Alphabet

Il comporte vingt-huit lettres, mais il ne dispose, en réalité, que de quinze caractères, treize consonnes étant notées au moyen de neuf lettres servant à noter plusieurs consonnes. Pour distinguer les différentes consonnes notées par une même lettre, on utilise des points simples, doublés ou triplés, placés sur ou sous la lettre. Comme la plupart des écritures sémitiques, l’arabe ne note que les trois voyelles longues (â,û,î).  ا  –  و  –  ي

Les vingt-huit peuvent être rangées selon l’ordre traditionnel des vingt-deux lettres des alphabets sémitiques, avec leur même valeur numérique, suivies des six lettres propres à l’arabe ; ou selon un ordre mnémotechnique dans lequel les lettres semblables, distinguées par des points, sont groupées les unes à la suite des autres (tel ci-contre). L’écriture arabe sert à noter de nombreuses langues non sémitiques : iraniennes, turques, indiennes, malaises et africaines ; pour noter les sons de ces langues qui n’existent pas en arabe, on utilise des points conférant au caractère arabe une nouvelle valeur phonétique.

Reconnaître les sons spécifiques à l’Arabe

Tout mot en arabe possède un accent de mot : une des syllabes est prononcée avec plus d’intensité et un peu plus haut. En Arabe standard, la place de la syllabe accentuée est totalement prédictible, selon les trois règles suivantes à appliquer dans l’ordre : Si la dernière syllabe du mot est une surlongue, elle porte l’accent. Surlongues :

talfizyUn CWC تلفزيون
Al-kuwait CVGC الكويت
Ta’allamt CVCC تعلّمْت

C = consonne, V = voyelle brève, W = voyelle longue, G = glide. Si l’accent n’est pas sur la dernière, il est sur l’avant dernière syllabe ( la pénultième), sauf si celle-ci est brève.

سبّورة sabbÛra معلّم Mu’allim

Sinon, c’est l’avant dernière syllabe (l’antépénultième) qui est accentuée.

مدرسة madrasa عربي ‘arabiyy

Dans les mots de deux syllabes qui ne correspondent pas à la règle numéro 01, c’est la première syllabe qui est accentuée :

عرب ‘arab كتب kutub

Règles d’accentuation des syllabes dans le mot : arabe dialectal

Les règles d’accentuation des mots sont en gros les mêmes en arabe dialectal et arabe standard. A deux exceptions notables près : en effet les dialectes d’Égypte et de l’ouest maghrébin présentent des spécificités en matière d’accentuation, qui chez certains locuteurs influent sur l’accentuation en arabe standard. En Égypte, on n’accentue l’antépénultième que si elle n’est pas de type CVC (consonne-voyelle brève-consonne).

مدرسة madrasa au lieu de مدرسة madrasa

Au Maroc, on accentue assez fréquemment la syllabe finale même quand ce n’est pas une surlongue :

عربية ‘arabiya au lieu de عربيّة ‘arabiyya

Dans cet exemple, la gémination du y de la nisba disparaît. H 2 accent de groupe : A l’intérieur d’un groupe de mots, l’accent du mot principal devient l’accent principal. L’accent des autres mots est secondaire. Le mot principal est déterminé généralement par la syntaxe, mais parfois aussi par le sens, par exemple lorsque le locuteur veut insister sur tel ou tel mot :

(J’ai) trois grandes sœurs عندي ثلاث أخوات كبار

Apprentissage de la graphie et de l’écriture

Avec une approche communicative, l’apprentissage de l’alphabet dans l’ordre traditionnel est un non-sens. Les lettres doivent être enseignées selon les besoins du cours et de la progression proposée. Il faut tenir compte aussi des publics non dialectophones et accorder un soin particulier aux phonèmes/graphèmes inexistants dans la langue de l’apprenant, ce qui doit déboucher sur un travail particulier au niveau de la discrimination et de la correction phonétique.

Avec ou sans voyelles brèves ?

Dans les systèmes scolaires arabes, la langue – surtout écrite – est enseignée avec l’utilisation systématique des voyelles brèves. Sans doute une tradition héritée de l’école coranique. Si cette démarche a indéniablement l’avantage de faciliter la lecture, elle devient vite un handicap car elle n’est plus adaptée au monde moderne : les signes diacritiques ne sont plus utilisées dans les productions écrites modernes (presse, littérature, ouvrages scientifiques etc…). L’élève qui a toujours appris à lire à l’aide de ces « béquilles » a du mal par la suite à lire correctement des textes non vocalisés. Partant de ce constat lucide, on a connu en France deux période face à cette question : – une première période où l’on a pris le contre-pied total de la démarche suivie dans les systèmes scolaires arabes et où l’on a appliqué le « tout-sans-voyelles » à l’excès. Le moins qu’on puisse dire, est que les résultats, notamment pour la lecture oralisée n’ont pas été probants ! – une deuxième période où l’on est revenu à une démarche médiane beaucoup plus productive : n’utiliser que les voyelles nécessaires, notamment pour les verbes dérivés conjugués, certains participes, les mots nouveaux…

En résumé…

Ces compétences, vous pouvez les acquérir avec notre ouvrage KITABA, ou l’écriture correcte en arabe est structuré en 8 cours-leçons. La progression de l’apprentissage, l’ordonnancement des cours est dicté par l’expérience pédagogique quand il s’agit d’enseigner une langue comme l’arabe, trop éloignée du point de vue des graphèmes et phonèmes d’une langue latine comme le français.

Par conséquent, l’alphabet arabe n’est pas abordé dans son ordre chronologique standard. L’ordre d’apparition des lettres dans les cours est déterminé par leurs spécificités tant phonétiques que graphiques. Les lettres sont abordées depuis le cas particulier vers le général. L’expérience en classe montre que si ces aspects ne sont pas élucidés et développés dès le début de l’apprentissage, des confusions et amalgames vont subsister et se perpétuer tout au long de l’apprentissage. Les cours sont structurés sur le même canevas, mis à part le huitième et dernier consacré à la typographie et à l’écriture manuscrite.

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Calligraphie: les styles d’écriture

Au cours de son histoire, l’écriture arabe a beaucoup évolué, prenant des formes variées suivant les supports et les usages. À partir de l’écriture primitive, les calligraphes ont été amenés à créer, selon les époques et les lieux, un certain nombre de styles, dont on mentionnera les plus usités. * Le style koufi, anguleux et géométrique ; utilisé primitivement par les scribes de Koufa pour la copie des Corans, il a servi aussi à graver des inscriptions dans la pierre ; il est encore très employé de nos jours dans la décoration architecturale.

* Le style naskhi, souple et arrondi, sans angle brusque ; utilisé pour la copie (naskh) des manuscrits, puis adapté à l’imprimerie, à la machine à écrire et à l’ordinateur, c’est aujourd’hui le style le plus employé dans les livres et les journaux. * Le style thoulouthi, difficile à réaliser, les courbes devant représenter le tiers (thoulouth) de la ligne écrite ; il est utilisé, de nos jours, pour les titres des chapitres et des livres, ainsi que pour les inscriptions monumentales. o Le style rouqa’i, usité jadis dans l’administration ottomane pour écrire les « missives » (rouq’a), il est actuellement employé pour la correspondance, les gros titres des journaux et la publicité. * Le style maghribi, autrefois utilisé dans les pays du Maghreb.

 

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