Ce n’est que sous le régime d’Uthman , le troisième Calife, qu’un corpus unique fut rédigé à partir des « feuillets de la recension » faite par Abu Bakr ( 3 ). D’autre corpus existèrent parallèlement à la version de Uthman mais cette dernière l’emporta définitivement. Jusqu’à nos jours ce texte unique est unanimement lu, médité, psalmodié dans l’ensemble du monde musulman. Le classement des sourates selon la vulgate d’Uthman se fait selon un ordre de longueur décroissante. Ce classement perturbe inévitablement la chronologie des textes révélés à Mohammed, puisque les plus courts et les moyens ont été révélés à la Mecque et les plus longs sont ceux qui l’ont été à Médine entre 622 et 632.
La sourate « Al Fatiha »( la liminaire ), qui ne comporte que quelques versets, a été cependant placée en tête de la vulgate Uthmanienne sans doute à cause de son importance liturgique : Au nom de Dieu , le clément , le miséricordieux. Louange à Dieu, seigneur des mondes. Le miséricordieux plein de clémence. Le roi du jour du jugement. Toi seul nous adorons et de toi seul nous implorons l’aide. Dirige-nous dans le sentier du salut. Dans le sentier de ceux que tu comblas de tes faveurs. De ceux qui n’encourent jamais ta disgrâce et ne sont point des égarés. En dehors de quelques sourates très courtes, dont plusieurs sont des oraisons ; les 114 chapitres qui constituent le Coran sont le plus souvent formées de révélations juxtaposées d’époques différentes. Une même sourate ne traite pas d’un même thème, mais d’une pluralité de thèmes qui se retrouvent, se recoupent, se complètent tout au long de la lecture des autres chapitres. Le lecteur qui s’attend à trouver le développement d’une même idée d’un bout à l’autre de la sourate est fort déçu le temps et l’espace sont discontinus, le Coran saute d’un thème à l’autre , oraisons , menaces contre les impies alternent avec les récits de Moise , Abraham ou ceux des cités détruites par Dieu en colère , sans compter les nombreux versets à caractère juridique ou définissant le bien et le mal …
Le Coran est le livre révélé au prophète Mohammed par l’intermédiaire de l’ange Gabriel , selon la tradition.
La révélation s’est déroulée sur une période d’une vingtaine d’années et était d’ordre strictement oral . L’état de l’écriture arabe n’étant pas suffisamment élaboré alors pour pouvoir porter correctement un texte d’une telle complexité.
Il est composé de 114 sourates (chapitres ) divisés chacune en versets. Les sourates ne sont pas toutes de même longueur. Les versets aussi diffèrent en style et en longueur. Les sourates révélées à la Mecque au début de la prédication sont en général courtes et assonancées ; les versets sont brefs, haletants. Celles révélées plus tard sont en prose non assonancée. Le rythme est plus doux, les versets plus longs dits dans une syntaxe et un phrasé plus complexes.
Le mot Q’ran ( Coran) signifie en Arabe, « lecture à voix haute ». Récitation. Parole de Dieu, le Coran a été transmis au prophète Mohammed par l’intermédiaire de l’ange gabriel (jibrîl), sous forme de « dictée surnaturelle ». Révélé en langue arabe, il n’a de valeur religieuse que dans cette langue. Toute récitation du Coran dans une autre langue est nulle.
Actuellement, l’Islam en son entier sunnite ou shiite se réfère an même texte, le » Coran officiel » que les islamisants occidentaux nomment parfois « vulgate ». Il n’existe pas dans ce texte un ordre chronologique précis qui permettrait de retrouver les différentes étapes historiques pendant lesquelles il a été révélé. La principale distinction chronologique est celle des sourates « mecquoises » et « médinoises ».
Pendant les premiers temps de la prédication, le Coran était porté par les compagnons du prophète qui mémorisaient – sans support écrit- les textes que l’envoyé de Dieu leur communiquait peu à peu. Des scribes ont été chargés par le prophète de noter les textes selon l’écriture rudimentaire de l’époque. Cela se faisait sur des matériaux tout aussi rudimentaires ; morceaux de cuir , tessons de poterie omoplates ou cotes de chameaux (1)
Mais les meilleurs gardiens du texte furent les porteurs du Coran , « dont plusieurs étaient tués lors des batailles que livrait le prophète contre ses ennemis. Ce n’est qu’après la mort du prophète que le Calife Abu Bakr décide de réunir les textes épars sur des feuillets ». (2)
Bref aperçu sur la vie du Prophète
Les savants musulmans, Oulémas (théologiens) ont laissé des textes d’hagiographes rédigés tardivement, aux IXe et Xe siècles. La première biographie de Mohammed a été écrite par Ibn Ishâq au VIIIe siècle. Cet auteur s’est lui même appuyé sur des auteurs plus anciens comme al-Zuhri (IIe siècle de l’islam). Les biographes les plus connus et les plus lus sont Ibn Hichâm, Ibn Sa’d et surtout Tabari. Ils proposent une histoire aspirant à répondre aux questionnements religieux, politiques, juridiques ou sociaux de leur époque, offrant par conséquent une image du Prophète et des ses contemporains assez décalée où les faits rapportés sont souvent contestés ou provoquent le doute, y compris chez d’autres historiens musulmans venus après et plus regardants , plus exigeants selon le développement des connaissances au sein d’un empire devenu le centre des savoirs de l’époque, toute matières confondues. Cet ensemble hagiographique a pris pour nom sîra nabaouiya. Parallèlement, de nombreux propos attribués au Prophète ont été recueillis nommés hadîth. Mais là encore , des théologiens et hagiographes pensent que nombre de ces hadîths, apocryphes, ne sont pas authentiques. Les hadîths ont été classés ainsi en deux catégories: ceux considérés comme authentiques et ceux sujets à caution, au doute… La vie du Prophète est reconstituée d’après la tradition orale, mise par écrit 140 ans après sa mort, grâce aux témoignages indirects de ceux qui avaient connu ses premiers Compagnons. Le procédé se voulait assez sérieux et convaincant pour ne pas dire « scientifique »: chaque hadîth commence par ce que l’on appelle la chaîne de transmission. »
D’après Untel qui le tiens d’untel, etc..( jusqu’au proche ou Compagnon du prophète), celui-ci a dit ou fait ceci ou cela. Résultat: le plus souvent, une chaîne de transmission parfois interminable pour aboutir au propos ou au fait qui tiens finalement en quelques lignes! Les isnads (témoignages constituant la chaîne de transmission) et les hadiths sont considérés par certains historiens musulmans ou non comme des constructions tardives destinées surtout à magnifier le Prophète bien sûr, mais étaient surtout dictés par des impératifs politiques ou idéologiques du moment, qu’il fallait justifier, parfois ordonnés par les califes eux-mêmes ou leurs conseillers! Ainsi, les « traditions biographiques et autres hadiths ne sont donc pas des sources d’informations fiables sur les débuts de l’islam . Le plus étonnant, c’est qu’en dehors des propos et faits et gestes du Prophète, ces biographies ne rapportent que peu d’informations sur la vie de l’homme, notamment sa vie antérieure à la Révélation. On sait peu de chose de la vie privée du Prophète de l’Islam! A part , sa relative pauvreté, le fait qu’il était orphelin élevé par son oncle et qu’il avait épousé une femme -Khadidja – deux fois plus âgée que lui, que la dite Khadidja appartenait à la tribu mécquoise des Banu Qoréich, qu’elle était riche commerçante et qu’au final, elle avait chargé Mohammed, son époux de s’occuper de ses affaires commerciales en conduisant des caravanes pleines de marchandises aussi bien au Yémén que vers le nord ( pays du Croissant Fertile). Autre détail qui a son importance. La circoncision. On sait qu’en Arabie et au Moyens-Orient ainsi que dans de nombreux pays du pourtour méditérranéen, beaucoup de rituels existaient avant l’arrivée de l’Islam (« pélerinag »e à la Mecque pour des raisons commerciales, port du voile pour les femmes, non consommation de viande de porc… et la circoncision!). On Ne sait rien de celle du Prophète. Là encore, la tradtion vient donner SA réponse: le Prophète aurait été élevé par la volonté divine vers les cieux et des anges lui aurait arraché le coeur pour le purifier, puis rendu à terre. Cela est considéré comme une circoncision destinée à un être privilégié, choisi par Dieu pour être plus tard son Messager.
Les sourates dites « méquoises »
Constituant les premiers chapitres du Coran d’un point de vue chronologique, elle sont été appelées ainsi, par les traditions musulmanes de la Révélation (asbāb al-nuzūl), parce que révélées à la Mecque par le Prophète avant son départ forcé pour Médine. Les sourates mecquoises sont généralement plus courtes que les sourates médinoises, avec des versets relativement courts (âyât) , et viennent principalement vers la fin du Coran. La division des chapitres en «mecquois» et «médinois» est principalement une conséquence de considérations stylistiques et thématiques. La classification des chapitres en ces temps-là était basée sur des facteurs tels que la longueur du verset et la présence ou l’absence de certains concepts ou thèmes. Du moins , c’est là une des hypothèses les plus répandues. Ces sourates sont elles-mêmes classées en trois catégories:
Premières sourates mécquoises
Les premières sourates correspondent à la période durant laquelle Mohammed a commencé à recevoir des révélations. Ces premières sourates sont des chapitres qui ont été révélés tout au long de cette période. Elles réflétent le contexte dans lequel vivait le Prophète lui-même au sein de la tribu des Qoreich qui régnaient en maîtres absolus sur la ville. Vraisemblablement, elles semblent avoir été partagés en raison de leur structure et de leur longueur. Sand doute pour être plus très facilement mémorisées afin d’être transmises oralement. Ces sourates semblent avoir été utilisées lors des premières liturgies. Comparées à d’autres sourates ultérieures, les sourates de la première période mecquoise sont plus rimées, assonancées et pour ainsi dire haletantes. Elles ne laissent pas indifférents même des non musulmans arabophones. Ces sourates sont donc plutôt courtes courtes, moins de 5 versets, organisées selon le nombre de versets qu’elles contiennent; deux versets: (sourates 81, 91), trois (sourates 82, 84, 86, 90, 92) ou quatre versets (sourates 85, 89). Le thème principal consiste à affirmer l’existence d’un Dieu unique, à quel point l’existence de ce Dieu (Allâh) est évidente à travers l’utilisation de formules fortes, sur un ton emphatique. Visiblement, ces sourates s’adressent aux Qoréichites qui étaient polythéistes, représentant leurs divinités par des statues, dont l’une s’appelait d’ailleurs Allâh! Les Arabes d’avant l’Islam adoraient aussi des déesses représentées par des statues, dont les plus célèbres s’appelaientt al-Lât, l’autre al Uzza et la troisième Manât, pour les Qoréichites. Il fallait répéter inlassablement, marteler, pour convaincre que le polythéisme était un leurre et qu’il n’y avait qu’un Dieu unique. Autre bouleversement dans les consciences de l’époque: Allâh ne peut être représenté, matérialisé de quelque manière que ce soit. Il est là-haut dans les cieux, omniprésent et omnipotent, « il n’as pas été engendré et il n’engendre pas » ( sourate al-Ikhlâs – 3) لم يلد و لم يولد Ces sourates évoquent également les civilisations détruites, déclarant que leur destruction est la volonté de Dieu. Elles parlent aussi avec insistance d’éthique, de valeurs humaines, invitant les êtres humains à une certaine humilité face à la puissance de Dieu. Les hommes doivent éviter toute forme de vie extravagante, être aimants et partager leurs biens en particulier avec les plus pauvres. Enfin, ces sourates contiennent des prophéties eschatologiques, promettant le paradis pour les croyants et l’enfer et ses affres aux polythéistes et mécréants. Les versets annonçant les châtiments divins sont moins élaborés que dans les sourates ultérieures (médinoises), et apparaissent apparaissent avec un ton menaçant pour faire généralement confirmer aux gens l’existence du Jour du Jugement et tout ce qu’il englobe (sourate 103, 68, etc.).
Deuxième groupe de sourates mécquoises
Il y a au total 21 sourates dans la deuxième période mecquoise . Les sourates classées dans ce groupe sont relativement plus longues. Elles comportent, en moyenne, des versets de douze à vingt syllabes. Certaines sourates ont moins de cinquante ayah, d’autres, comme la sourate 20, ont bien plus de 100 versets. Elles n’ont pas forcément des caractéristiques distinctes, comme c’est le cas pour les sourates des première et troisième périodes mecquoises, mais affichent plutôt un mélange des deux. Elles gardent cependant et développent la structure tripartite du verset. Elles ont également tendance à utiliser moins de serments que les sourates antérieures, mais adoptent une approche beaucoup plus virulente à l’égard des mécréants. Signalons que, outre les choix de classement vu plus haut, certains chercheurs affirment que la plupart des sourates dites mecquoises comportent quelques versets médinois et vice-versa. Il y aurait donc des mélanges effectués pour on ne sait quelle raison au moment de la mise en écrit du texte coranique. C’est ce qui expliquerait le caractère un peu « décousu » de nombreuses sourates, passant brusquement d’un sujet à l’autre sans lien logique apparent… Par exemple, la sourate 20 commence par une section proclamant la grandeur de Dieu, puis passe immédiatement à une histoire sur Moïse. Après la fin de la longue histoire, plusieurs versets sont consacrés à expliquer le sens de l’histoire, en particulier en ce qui concerne les mécréants.
Troisième groupe de sourates mécquoises
Selon la traduction de Yusuf Ali, la troisième période mecquoise fait référence à la période allant de la septième année à l’Hégire, environ 619-622 après JC. Cette période est caractérisée par la persécution de Mohammed et ses fidèles par les Qoréichites. Les révélations de cette période contiennent notamment des descriptions de la résurrection, du paradis et du Jour du Jugement. Durant cette période, la structure tripartite est abandonnée pour une structure plus longue et moins complexe, ce qui constitue un mystère pour les savants. Ils contiennent surtout de longs versets à l’adresse de la communauté des croyants . Dans ces sourates, Dieu commence à s’adresser directement au Prophète alors que jusque là il était simplement utilisé comme moyen par lequel Dieu transmettait son message.
Les différentes écoles d’exégèse sunnite
C‘est au début de l’ère Abbasside que se constituèrent les quatre grandes écoles, qui sont toujours vivantes et se partagent toute l’étendue de l’Islam sunnite. L’école hanafite se réclame du juriste Abu Hanifa, l’école malikite de Malik Ibn Anas, la troisième de l’imam Shaf »i et la dernière doit son nom à Ibn Hanbal. L’exégèse ayant un caractère global, il était normal que des écoles apparaissent, pour la prise en charge de toute la vie concrète musulmane. Chaque école précise sa solution devant les points controversés, intervient sur des détails de la vie cultuelle comme par exemple les mouvements et les positions de la prière; c’est tout un comportement quotidien qu’elles déterminent.
Il faut bien faire la distinction entre « traditions religieuses » et « traditions populaires ». Les premières, qui nous intéressent plus particulièrement ici, concernent ce que l’on appelle la sunna, c’est à dire l’ensemble des comportements du prophète et de ses compagnons., tels qu’ils ont été rapportés par les hadiths. Après l’établissement de la première Vulgate coranique, les hadiths furent la deuxième préoccupation majeure de la communauté. Recueillir, classer les hadiths et juger de leur authenticité, telle était la seconde tâche. Un hadith se compose de deux parties :
a) Une longue chaîne de noms de transmetteurs autorisés qui attestent que la transmission du récit s’est faite de l’un à l’autre en remontant du dernier jusqu’au premier : « Un tel nous a raconté, d’après un tel qui le tiendrait d’un tel, lequel l’avait reçu d’un tel …, que le prophète (ou son compagnon) a dit ou fait et seulement ensuite commence le récit ou « matn » .
b) Le récit lui-même et qui met en scène généralement le prophète et ses compagnons. Il est important de remarquer que les hadiths recueillis n’ont jamais fait l’unanimité quant à leur authenticité. Habituellement les recueils de Bukhari et de Muslim sont les plus sollicités parce que les textes apocryphes en ont été sévèrement éliminés.
Mais voyons ce que sont ces écoles et ce qui les différencie :
L’école hanbalite
Sommairement , on pourrait dire que le hanbalisme préconise le retour au Coran et à la sunna et qu’il ne privilégie guère le travail des savants. Le « taqlid » (littéralement : imitation) a chez les hanbaliste une grande importance. Ils acceptent ainsi beaucoup de hadiths jugés par d’autres comme inauthentiques. Grossièrement, on pourrait dire que le hanbalisme représente le courant sunnite « rigoriste ».
L’école shafïite
Cette école continue à dominer en Basse-Egypte , en certaines parties de l’Arabie du sud, en Afrique orientale musulmane et dans certains pays de l’Asie musulmane… Le shafiisme se distingue par sa valorisation de la sunna comme source du droit, minimisant ainsi le consensus des savants. Le droit shafiite s’articule autour de la notion de consensus communautaire; autrement dit, le consensus doit émaner de la communauté en tant que telle et non de la réunion d’une poignée de savants.
L’école hanafite
Née en Iraq, elle s’y maintient toujours , ainsi qu’en Syrie où elle est majoritaire. En Afghanistan, au Pakistan, en Inde , et parmi les musulmans de Chine. Elle eut du succès en Turquie où les Ottomans l’adoptèrent et la firent connaître dans les pays jadis soumis à la Porte. Elle se présente comme l’école la plus « large », la plus tolérante et certains vont jusqu’à la taxer de laxisme.
L’école malikite
C’est celle qui nous intéresse le plus, car c’est elle qui est le plus largement suivie au Maghreb. (note de DILAP : cette étude est un fragment de thèse. L’intérêt de l’auteur se rapporte au sujet de « l’Islam au maghreb », mais ne reflète pas un choix idéologique personnel). Signalons que l’Algérie et la Tunisie continuent à avoir des représentants du hanafisme. Mais l’école malikite est largement majoritaire. Au Maroc, c’est la seule qui est reconnue
Malik Ibn Anas, à qui l’école doit son nom, attribuait une grande importance au consensus des savants, et à leur jugement personnel. Il a ajouté la notion de « maslaha » (bien commun), c’est-à- dire que tout jugement doit en fait tenir compte des intérêts de toute la communauté. Mais le plus important dans le malikisme, c’est sa reconnaissance du ‘Urf (coutume). Le « Urf » y est considéré comme une seconde source de loi. Le terme « Urf » désigne en fait l’ensemble des coutumes anté-islamiques qui existaient au Maghreb et que le malikisme non seulement n’a pas interdites, mais soigneusement reconnues, intégrées à l’islam. C’est ce qui explique la persistance de tant de rites archaïques, parfois franchement contraires à l’esprit de l’Islam.
M. Boudaakkar
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(1) R. Blachère: introduction. trad. Coran , 2 volumes, PARIS 1947. (2) L. Gardet: L’Islam religion et communauté , Desclée de Brouwer l967