Une langue « consonnantique » : est-ce une langue sans voyelles ?

Oct 30, 2020 | Apprentissage arabe, Didactique

Graphie, écriture et usage des voyelles

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Il existe en arabe 3 voyelles: des courtes (signes diacritiques) correspondant à: a ,i,u. Le i (kasra) se met sous la lettre. Elles sont facultatives, utiles uniquement en période d’apprentissage primaire. Les voyelles longues â, û, î (ا، و،ي) sont des lettres a part entières, doivent s’écrire obligatoirement et se prononcer correctement. Le signe ° (soukoun) au dessus de la lettre signifie l’absence de voyelle comme en Français par exemple le mot carte ne comporte pas de voyelle entre le r et le t. Le signe shadda ( ّ    ) se mettant au dessus des lettres signifie que la consonne est double.

Il existe en arabe 3 voyelles: des courtes (signes diacritiques) correspondant à: a ,i,u. Le i (kasra) se met sous la lettre. Elles sont facultatives, utiles uniquement en période d’apprentisage primaire. (Obligatoires évidemment pour le texte coranique mis à disposition du grand public, afin d’en assurer une lecture correcte, notamment pour les musulmans non arabophones).

Avec une approche communicative, l’apprentissage de l’alphabet dans l’ordre traditionnel est un non-sens. Les lettres doivent être enseignées selon les besoins du cours et de la progression proposée. Il faut tenir compte aussi des publics non dialectophones et accorder un soin particulier aux phonèmes/graphèmes inexistants dans la langue de l’apprenant, ce qui doit déboucher sur un travail particulier au niveau de la discrimination et de la correction phonétique.

Dans l’imprimerie moderne, à part leur côté esthétique, ce système est devenu plutôt encombrant. A la fois pour les procédés d’édition et pour le lecteur débutant qui doit opérer un triple, voir un quadruple mouvement de l’oeil pour repérer dans un mot comme سِتّة  la kasra sous le sîn, les 2 points et la shadda sur le tâ, puis les 2 points du tâ marbuta, marque du féminin !

 Exemple de texte non vocalisé :

Avec ou sans voyelles brèves ?

Dans les systèmes scolaires arabes, la langue – surtout écrite – est enseignée avec l’utilisation systématique des voyelles brèves. Sans doute une tradition héritée de l’école coranique. Si cette démarche a indéniablement l’avantage de faciliter la lecture, elle devient vite un handicap car elle n’est plus adaptée au monde moderne : les signes diacritiques (au dessus ou au dessous des lettres) ne sont plus utilisés dans les productions écrites modernes (presse, littérature, ouvrages scientifiques etc…). L’ élève qui a toujours appris à lire à l’aide de ces « béquilles » a du mal par la suite à lire correctement des textes non vocalisés.

Partant de ce constat lucide, on a connu en France deux période face à cette question : – une première période où l’on a pris le contre-pied total de la démarche suivie dans les systèmes scolaires arabes et où l’on a appliqué le « tout-sans-voyelles » à l’excès. Le moins qu’on puisse dire, est que les résultats, notamment pour la lecture oralisée n’ont pas été probants !

– une deuxième période où l’on est revenu à une démarche médiane beaucoup plus productive : n’utiliser que les voyelles nécessaires, notamment pour les verbes dérivés conjugués, certains participes, les mots nouveaux…

Les listes de vocabulaire peuvent par contre contenir plus de voyelles diacritiques pour faciliter la lecture aux élèves et apprenants en période d’apprentissage afin de leur permettre de maîtriser ce système de voyelles brèves dont on peut se passer progressivement…

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Dans notre ouvrage al-Manhaj 2, niveau intermédiaire et avancé: des textes avec le minimum de voyelles brèves, des listes de vocabulaire où les mots nouveaux sont vocalisés selon les pertinences pédagogiques exigées par la progression programmée.

 
 
 
 

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