الاسلام والتقاليد في بلدان المغرب
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L‘ Islam s’est incontestablement propagé assez rapidement au Maghreb, puis dans la péninsule ibérique. Cela est due en partie bien sûr aux campagnes de conquêtes militaires qui rencontraient de très sérieuses résistances de la part des autochtones berbères. Mais le succès de la nouvelle religion est surtout dû au travail patient et efficace des oulémas de l’époque qui faisaient preuve d’une étonnante souplesse, en intégrant les « valeurs culturelles » des pays conquis dans de savantes synthèses concernant notamment les aspects les plus sensibles concernant l’organisation interne, parfois millénaire des sociétés locales.
C’est le cas par exemple en matière d’héritage. L’Islam reconnaît une part d’héritage pour les femmes, (moins importante que celle qui revient aux hommes). Cette part d’héritage continue d’appartenir à la femme héritière même en cas de mariage. Or les vieilles tribus berbères étaient réunies par des liens de sang, mais aussi par la propriété terrienne. Jamais – et jusqu’à nos jours – les femmes n’ont reçu leur part de terre… Le morcellement des terres par le biais du mariage était une trop grande menace pour les équilibres anciens, aussi a-t-on préféré « oublier » la loi religieuse dans ce domaine comme dans d’autres…
Ainsi, les traditions courantes au Maghreb sont le fait de la religion musulmane d’une part, et des pratiques culturelles (cultuelles ?) antérieures à l’Islam d’autre part. Entre les deux, une frontière aux limites floues, celle des pratiques superstitieuses et magiques nées des deux apports et venues combler un vide historique.
Il est très difficile de distinguer la part de l’islam et celle des coutumes anciennes ou de la superstition, mais chaque fois qu’il sera possible de le faire, on usera des expressions « tradition religieuse » pour désigner la sunna et « traditions populaires » ou croyances populaires pour désigner soit ce qui n’est pas à proprement parler, religieux, soit ce qui fait partie du domaine de la superstition et des fausses croyances.